Le genre horreur est à lui seul le sujet d’un vrai paradoxe. Objectivement, nous sommes censés vouloir fuir la sensation de peur issue de l’horreur. Pourtant, au lieu de créer une répulsion, elle nous fascine. Alors, pourquoi aimons-nous nous faire peur ? D’une certaine manière, se faire peur nous permet de nous sentir en vie ; cette sensation primaire est commune à tous les êtres vivants. La peur éveille notre instinct de survie et chercher un moyen de la provoquer en nous pour pouvoir tenter de la contrôler attise notre esprit. Dans l’art, la littérature, le cinéma, le genre horreur fournit toutes ces caractéristiques. C’est pourquoi il connait un succès qui ne s’est jamais démenti au fil des années.

Comment est né le genre horreur ?

Le genre de l’horreur puise ses racines dans les histoires d’épouvante de l’Antiquité. Les débuts de ce champ sont donc à replacer dans le domaine de l’art oratoire. Ses origines sont issues des contes effrayants ancestraux ou antiques qui découlent du folklore et des traditions religieuses. Dans ces registres, vous pouvez trouver des thèmes récurrents comme la mort, la vie, les démons, la sorcellerie, le satanisme, etc. L’inconnu, l’occultisme, le surnaturel sont de tout temps des choses qui ont terrifié l’espèce humaine.

Au Moyen-âge, le thème de la religion prime sur le folklore et la littérature commence à gagner du terrain. La majeure partie des œuvres d’horreur sont liées à la religion à l’instar de « Divine comédie » de Dante. Cependant, le Moyen-âge est particulièrement marqué par quelques grandes personnalités qui joueront plus tard un rôle d’envergure dans le genre horreur. Vlad III dit L’Empaleur et Gil de Rais ont inspiré les auteurs de « Dracula » et de « La barbe bleue ». Dans un certaine mesure, le roi Henri VIII d’Angleterre a aussi agité les esprits avec ses épouses.

Un genre qui s’ouvre à la filmographie et à la photographie

Si à partir du XVIIIe siècle, les romans gothiques deviennent des Best Sellers, il faudra attendre le XIXe siècle pour trouver le genre horreur sous forme de film. Effectivement, le premier film d’horreur, « Le manoir du diable », date de 1896. Son auteur-réalisateur, Georges Méliès, perfectionne les premières techniques de disparition à l’écran. Il ouvre la voie à une nouvelle branche qui va énormément contribuer à la vulgarisation du genre horreur.

Depuis les années 70, les œuvres de la littérature thriller sont adaptées au cinéma. L’adaptation la plus célèbre de l’époque est « L’Exorciste ». Outre le cinéma, le secteur de la photographie est également très marqué par le genre horreur. Par exemple, l’art troublant de la photographie mortuaire fait l’objet d’une tendance incontournable au Royaume-Uni pendant l’ère victorienne. Cette forme artistique continue de se développer jusqu’à aujourd’hui. Par ailleurs, le domaine ludique est aussi touché par le genre horreur. C’est notamment le cas des jeux vidéo et des machines à sous. Certains opus se concentrent uniquement sur cette thématique comme Resident Evil, The Witcher,…

Loin de Dracula, Frankenstein, ou des monstres mythiques des contes populaires, l’horreur inspirera également de grands maîtres de l’illustration et du dessin. Parmi les artistes les plus fantastiques de notre temps, Hans Ruedi Giger donnera naissance en 1978 à la terrifiante Alien de Ridley Scott. Plus tard, des créatures comme Predator lui emboiteront le pas.